Suite du premier volet sorti il y a 3 ans (déjà !?), Kick-Ass 2 reprend l'histoire où son prédécesseur l'avait laissé. Ceux qui l'ont vu comprendront et les autres ont du retard à rattraper.

Prévue dès le départ comme une trilogie (aussi bien dans le comics que dans le film), la série se pose la question de savoir ce qu'il se passerait si des gens normaux décidaient d'enfiler des collants pour aller tabasser les vilains. Si dans le premier volet c'était très intéressant, très réussi puisque Kick-Ass affrontait la mafia, dans cette suite la sauce prend moins bien.

Ce qui a vraiment plu dans Kick-Ass premier du nom et l'a rendu si marquant c'est l'opposition entre le monde réel où les criminels sévissent et le monde du héros Dave Lizewski, passionné de comics qui décide de mêler ses fantasmes à la réalité. On voyait alors s'opposer ses rêves de super-héros au monde réel, où les bandits sont à 3 contre le héros, où un combat perdu peut envoyer à l'hôpital... Tout ça donnant lieu à un déchaînement de violence bien réelle. L'intérêt résidait donc dans la crédibilité de l'histoire, en effet quel fan de comics n'a jamais rêvé de se faire un costume qui pète la classe pour aller faire régner la justice ? Prenant place dans notre monde à nous, spectateurs, l'identification était immédiate et n'importe qui pouvait s'imaginer à la place du botteur de culs.

Et c'est là que ça commence à pêcher pour Kick-Ass 2. Même s'il reste un très bon film pour tous ceux qui ont aimé le premier, il est moins efficace. Là où le premier mettait en scène le combat d'un héros contre la mafia, en opposant la fantaisie à la réalité, le deuxième fait s'affronter des super-héros et des super-méchants. On retombe donc dans quelque chose de plus "classique", attention ça reste toujours plus badass qu'un Man of Steel ou un Iron Man 3. Mais pourquoi donc ? Déjà parce que c'est moins violent que le premier, et ça à cause du "grand public". Alors non je ne dis pas qu'il fallait adapter littéralement le comics qui contient 80% de couleur rouge, mais de là à édulcorer à ce point je trouve ça dommage car on perd un peu de l'intérêt de cette série : vivre un rêve éveillé de justice dans un monde de réelle violence. De là on se retrouve avec un manque de scènes épiques. Non la scène du camion n'est pas épique, elle est classe parce que Hit-Girl fout la raclée à 10 mecs surarmés alors qu'elle arrive "à poil", mais elle n'est pas épique. Celle où elle arrive dans l'hôtel pour tout exploser, avec en fond le thème de Et pour quelques dollars de plus (fais péter la guimbarde Jacquie !), est magnifique, géniale, grandiose. Sauf qu'elle était dans le premier.
Autre problème, le titre. Il se serait appelé Hit-Girl : Kick Ass-2, ça n'aurait choqué personne. Evidemment c'est un personnage important, apprécié du public (elle a 16 ans bande de dégueulasses) mais sa présence à l'écran est presque trop importante. En même temps, en s'inspirant du comics Kick-Ass 2 ET de son prologue Hit-Girl c'est compréhensible. Mais quand même, au départ on suit Dave, un geek passionné de comics, pas une gamine ninja.

J'ai l'air de cracher dessus, d'avoir été déçu, de ne pas l'avoir apprécié et pourtant ce Kick-Ass 2 est vraiment bien. On voit une évolution chez les personnages principaux qui doutent de ce qu'ils font, se demandent si ils sont dans le vrai, un thème récurrent dans le monde des mecs en slip. Les autres héros présentés sont plutôt sympas, cherchant à se faire justice eux-même, remettant encore une fois en cause leur légitimité, les victimes doivent-elles prendre les armes et se faire vengeance quand la justice n'en est pas capable ? Des questions plutôt tendues qui, si on cherche des vraies réponses ou une réflexion plus poussée, sont à approfondir du côté des versions papier (et surtout sans se limiter à Kick-Ass !). Les références à la culture geek, sont encore nombreuses et plus ou moins bien senties. Des fois tellement évidentes que ça devient lourd ou des fois plus subtiles, elles sont toujours appréciables.

Pour conclure, j'ai aimé Kick-Ass 2. L'impression négative qui peut ressortir vient du fait que je l'ai comparé à son prédécesseur, alors que si on le prend seul il est plus que recommandable. Des punchlines qui resteront dans les mémoires, des costumes qui feront réfléchir les apprentis justiciers et des scènes de baston qui dépotent. Même si (promis c'est le dernier reproche) ces combats sont devenus, à mon goût, trop chorégraphiés. Et ça enlève encore un peu du réalisme à ces héros qui sont censés à peine savoir se battre, au mieux faire des grands mouvements de bras avec leurs armes.

P.S. : Jim Carrey est SECONDAIRE dans ce film. Il apparaît peu, n'allez pas voir le film pour lui vous seriez déçus (et idiots) !