[Découverte] Breaking Bad : quand ton prof de chimie devient dealer
Breaking Bad est une série américaine diffusée sur AMC et a commencé en janvier 2008. On peut y trouver des acteurs comme Bryan Cranston, Aaron Paul ou Anna Gunn. La série raconte l’histoire d’un enseignant en chimie sur-qualifié Walter White, qui apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon non-opérable et donc mortel. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il décide de produire de la méthamphétamine, une drogue extrêmement couteuse, avec un ancien élève devenu narcotrafiquant de petite échelle, Jesse Pinkman. Mais la différence avec les autres méthamphétamines, c’est que celle produite par Walter et Jesse est d’une pureté jamais vue sur le marché.
Avant toute chose, je veux vous dire une chose : si, en lisant cette critique, vous ne savez pas de quelle série je parle, vous êtes des mécréants. C’est, pour moi, l’une voir la meilleure série des dix dernières années. Là où certaines séries vont rapidement tourner en rond et perdre en intensité, Breaking Bad arrive à garder le téléspectateur en haleine tout au long des quatre saisons et demi (à l’heure où j’écris cette critique, la cinquième saison n’est diffusé qu’à moitié) et donne une vraie leçon aux autres séries américaines. Le casting est très bon, le scénario est à couper le souffle, et l''histoire initiale est novatrice, dans le sens où cela change des séries policières que l''on voit à longueur de temps à la télé.
Avant d''aller plus loin dans la critique, j''aimerai que l''on parle d''une chose: VF ou VOSTFR ? Pour avoir fait les saisons 1 et 2 en VF, et le reste en VO, je sais à peu près de quoi je parle. Et le résultat est sans appel: VOSTFR à tout jamais. La VF est bonne, mais rien ne vaut la VO sur une série. Et en tant que fan de Malcolm, avoir Bryan Cranston avec la même VF dans Breaking Bad et Malcolm (il y incarne Hal, le père de Malcolm), ça décrédibilise l''aspect lourd de la série.
Car oui, Breaking Bad est une série noire, très noire. Dès le début, on nous montre Walter dans son côté le plus pathétique: un professeur de chimie qui n''est pas respecté par ses élèves, un père de famille qui n''arrive pas à subvenir aux besoins de celle-ci, un homme avec des tonnes de diplômes qui est obligé de travailler au car wash en addition avec son travail de prof, et en plus il va apprendre qu''il est atteint d''un cancer du poumon incurable. Le portrait parfait d''un homme qui a une vie minable, qui n''a aucun charisme et qui aura gâché son potentiel. Et même après la découverte de l''univers de la "meth" et après l''arrivée des premiers gains non négligeables, il a toujours une image plus que médiocre.
Mais l''évolution du personnage est plus que radicale. Il devient au fil des épisodes un chimiste bourré d''égo et très dangereux. Ici, l''adage "l''habit ne fait pas le moine" est plus que vérifié. Il y a même une sorte de transition entre ces deux personnalités: lorsqu''il se fait la boule à zéro. Oui oui, c''est vrai, cela peut paraître anodin mais très souvent, une coupe de cheveux ou le changement d''une coupe de cheveux peut déterminer le niveau de badassitude d''un personnage. Pour les fans de The Walking Dead, lorsque Shane se rase les cheveux, il passe du pote gentil de Rick qui protégera sa famille coûte que coûte à l''ennemi de Rick amoureux de sa femme et prêt à tout pour la conquérir, et plus trivialement, il passe du gentil au méchant. C''est un exemple parmi tant d''autres. Dans Breaking Bad, White passe du mec timide et pas du tout entrepreneur au gros badass avec des balls aussi grosses que celles de Johnnie Knoxville. Son rôle est bien sûr le rôle central de la série, et tout tourne autour de lui. Et que dire de ceci, tellement ce personnage est charismatique et que l''acteur qui l''interprète, Bryan Cranston, est passé au rang de Jésus après cette série.
Mais attention, même si Cranston accapare pas mal la lumière, les autres personnages ne sont pas en reste, et sortent des sentiers battus. Skyler White n''est pas qu''une petite femme fragile et dépendante de son époux, elle a un vrai caractère et sait se mettre en opposition à son mari lorsqu''il en dépend de la vie de sa famille. Jesse Pinkman, décrit au début comme un petit caïd sans importance et pas très intelligent, est en fait un jeune meurtri par le désamour de sa famille, horriblement seul, et pas si con qu''on veut nous le laisser croire. Et j''en passe, avec Walter Jr, fils de, Hank et Marie Schrader, respectivement beau-frère et belle-sœur de Walter, Saul Goodman, avocat des deux "cuisiniers" de meth, aux affaires douteuses, ou Gustavo Fring, patron des fabricants de meth à partir de la saison 2.
La beauté de cette série est aussi dans la façon dont elle est tournée. En effet, la série n''est pas pleines d''actions, elle ne donne pas lieu à des explosions ou à des coups de feu perpétuels. Elle est même assez calme. Mais ne vous y trompez pas, il se passe tout le temps quelque chose. On ne s''ennuie jamais, le suspense et la tension sont toujours présents, l''intrigue te prend aux tripes et c''est comme cela que tu te retrouves à te mater une saison d''environ dix épisodes en une journée. Les épisodes peuvent paraître très inutiles (on se retrouve, par exemple, avec un épisode entier où les deux cuisiniers vont essayer de chasser dans leur labo... une mouche), mais chaque épisode apporte quelque chose: quand ce n''est pas un changement dans l''intrigue, c''est la révélation d''un trait de la psychologie d''un des personnages, ou un flash-back dans le passé d''un des personnages.
Etant à la moitié de la dernière saison (ah oui, Breaking Bad s''arrête à la cinquième saison), je suis juste impatient d''avoir les derniers épisodes de la série, et pour cause. Les quatre premières sont des récitals de tout ce qu''il y a de bon dans les séries: suspense, tension, humour (très noire, comme la série), scénario béton, et casting parfait. Vous avez pu remarquer que je n''ai pas mis de points faibles à cette série. C''est normal, il n''y en a pas, et j''ai beau chercher, je n''en vois aucun. Breaking Bad est incontestablement la série du moment. Et ça serait con de rater un tel chef d''œuvre.
MaximeF