Synopsis : Los Angeles. A la nuit tombée, un cascadeur des studios de cinéma et mécano dans un petit garage devient chauffeur pour des braqueurs, sous la direction de son ami et manager Shannon (incarné par le très bon Bryan Cranston). Mais tout bascule lorsqu'il croise le regard de la ravissante Irene, qui élève seule son fils en l'absence de son mari, Standard, qui purge une peine de prison. Quand Standard est libéré et qu'il doit effectuer un casse pour régler une dette contractée en prison, le chauffeur accepte de l'aider. L'opération est en fait un piège et le chauffeur doit tuer les criminels qui menacent sa vie et celle d'Irene...

(Avant toute chose, pour ma première critique, un petit préambule s'impose, je ne suis pas là pour descendre, défoncer ou encore idolâtrer le film en le mettant sur un piédestal à l’aide d’une critique foncièrement élogieuse, non. Je ne suis pas réalisateur de films, bien que nous soyons au sein du site très porté sur la vidéo parmi les rédacteurs (nous avons tendance à filmer et mettre en scènes toutes les idées qui bouillonnent dans nos têtes, nos fêtes et j’en passe …) et je ne travaille pas dans le cinéma. Je suis seulement un passionné cinéphile qui a appris à rédiger un critique de film pour y faire passer son ressenti, mes émotions mais aussi à traiter objectivement le film en question pour ainsi ne pas tomber dans la caricature et autres. J'espère vous transmettre un critique vivante et je suis prêt à recevoir les vôtres surtout si elles sont constructives l'amélioration suivra !)

Burné ? Oui, car à l'instar de tous les grands films du genre Nicolas Winding Refn s'est risqué à faire cohabiter le mélancolique, le romantisme et l'ultra violence, et à filmer le silence, un silence qui en dit long.

Deuxième long-métrage du réalisateur Danois NWR à Hollywood, "Drive" est un coup de maître qui a notamment permis à celui ci de rafler et d'être nominé à pas mal de titres dont celui du Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2011. Largement diffusé il suscite des réactions souvent contraires, certains le haïssent et le font savoir, d'autres en font leur thriller culte mais peu lui sont indifférents, un bon début pour un polar urbain.

Le film démarre au quart de tour rythmé par une bande son electro 80's qui m'a particulièrement plu, mais très vite le voile tombe, et on découvre rapidement l'anti-héros mutique, incarné par un Ryan Gosling magnétique. A ce stade,  le rythme ralentit, un peu déroutant, mais permettant de profiter des plans particulièrement réussis par le réalisateur. L'osmose entre l'histoire d'amour du driver stoïque qui succombe au regard d’une femme en détresse et son enfant qui colle l’innocence avec l'ultra violence imposée par les lois mafieuses est pour moi réussie et rendent l'atmosphère lourde, malfaisante.

L'immersion passe d'ailleurs par l'exercice périlleux entrepris par NWR consistant à rendre le spectateur complice d’un héros impulsif et mystérieux qui se déchaîne pour assurer la protection de la femme et de son fils. Car contrairement à Irene qui assiste sans voix à la sombre tâche qu’effectue son ange gardien nous savons pourquoi il fait ça, et les minutes précédentes nous permettent de, quelque part, le comprendre.

La  scène de l'ascenseur, je dirais la plus soignée de tout le film, la plus caractéristique du pétage de plomb bien gore, à la fois annoncé mais qui va au delà de ce qu'on pouvait attendre. Ou comment combiner les deux extrêmes dans une seule et même séquence : le pic amoureux mis en scène par une latence du temps et souligné par la bande son à couper le souffle qui atteint son paroxysme romantique détruit en quelques secondes par le déchaînement barbare inouï du driver qui ... Je vous laisserai découvrir !

Points négatifs, à mon sens 1 ou 2 changements de rythmes supplémentaires auraient donné plus d'amplitude au film et auraient permis de rendre plus immersif le film au gens qui n'ont malheureusement pas accroché. Quelques dialogues auraient aussi permis de dévoiler les jeux d'acteurs de ce très bon casting.

J'ai réellement aimé ce film car j'y ai trouvé une synthèse de ce que fait NWR, d'une bande originale qui m'a réellement accroché, pour la violence filmée comme les coréens, crue, intense et pour le soin apporté à la mise en scène. Pour son personnage silencieux, pour ce conte des temps modernes aux personnages archétypaux, pour cet anti-héros incarné à merveille par Ryan Gosling. Bref, j'ai pris un pied d'enfer et je vous conseille ce film en espérant que vous serez immergés autant que je l'ai été !

(Deux trois titres de la BO ont fini dans ma playlist, je vous la conseille!)