Limbo_Box_Art braid

Braid et Limbo, 2 jeux indépendants dont tout le monde aura entendu parler, en aura vu un screenshot ou encore mieux, y aura joué ! Et si ces 2 jeux ont autant faits parler d'eux à leur sortie et continuent à être cités ce n'est pas pour rien. En effet ils ont tous les 2 une identité forte bien différente, et ce à tous points de vue, et que vous jouiez à l'un ou à l'autre, vous ressortirez de ces jeux comme d'un songe...

 

 

 

Leur seul point commun est que ce sont des jeux de plate-formes/réflexion en 2D au gameplay assez basique : on se déplace, on saute et on interagit avec un bouton d'action. Ce qui les distingue de jeux plus classiques est leur ambiance. Chacun en propose une différente, mais qui vous marquera à coup sûr. Limbo offre un univers glauque à souhait qui mettra certains mal à l'aise. Braid offre un monde plus coloré (en même temps, plus coloré que Limbo, c'est pas un exploit) avec quelques éléments faisant référence à l'ancêtre de tous les platformers : Super Mario ! Vous l'aurez compris, ces 2 perles vidéo-ludiques sont bien différentes mais ont les atouts suffisants pour les rendre indispensables à votre collection.

 

Tout d'abord, puisqu'en général c'est ce qui choque en premier, parlons des graphismes. Chez ces 2 jeux, les développeurs ont opté pour un style particulier qui rend le jeu reconnaissable au premier coup d’œil. Sans grande prétention dans les 2 cas, les graphismes travaillent grandement à mettre l'ambiance en place.

limbo graphismes

Dans Limbo, on fait simple, pas de chichis, la couleur ça sert à rien : le jeu est en noir en blanc (j'abuse, on peut voir du gris). Ce qui se trouve au premier plan est en noir (le décor, les « ennemis », votre personnage...) et le fond brumeux hésite entre le gris et le blanc. Premier élément dérangeant, votre personnage se fond quasiment dans le décor dès qu'il passe devant un fond noir, et la seule chose qui vous permettra de le distinguer sont ses yeux ronds et blancs.

 

braid graphismes

L'univers de Braid est aux antipodes de ce que propose Limbo, ici on se retrouve devant des niveaux pleins de couleurs, évoquant
des aquarelles. Votre personnage, Tim, semble même faire tâche dans cet univers fantaisiste avec son costume et sa cravate. Ce monde fantastique est même l'occasion de clins d’œil que tout bon geek saura reconnaître directement : les plantes carnivores se cachant dans les tuyaux verts, le château en guise de fin de niveau...à vous de découvrir les autres.

 

 

Mais comment installer une ambiance sans musique, sans son ?

Limbo répond à la question assez facilement et de manière très efficace : pas de musique, et un léger fond sonore qui en inquiétera plus d'un. Le bruit de vos pas deviendra le seul son rythmant constamment votre aventure, en plus des bruitages émis par les « personnages » que vous rencontrerez. Aucun dialogue, si ce n'est quelques onomatopées mais rien que l'on puisse vraiment appeler une voix. C'est devenu un classique des jeux d'horreur mais on se rend compte à quel point cette absence de musique et de voix peut rapidement devenir un facteur de peur dans nos esprits de joueurs.

Encore une fois, Braid se place à l'opposé de Limbo et offre des thèmes (première grosse différence) très agréables, parfois lyriques, mais créant un certain décalage avec l'action puisqu'ils sont assez lents, propices à la mélancolie. Les airs sont simples mais jamais agaçants et vous changeront des habituelles mélodies nerveuses et stressantes. La musique de Braid vous semblera comme sortie d'un rêve dont vous ne voudrez pas vous réveiller...

 

Bon c'est bien beau d'avoir des jolis dessins, des musiques sympas (encore faut-il qu'il y en ait), mais ça ne fait pas tout et le gameplay contribue lui aussi à la renommée d'un jeu.

limbo gameplayFidèle à lui-même, Limbo offre un gameplay simple : on se déplace, on a une touche de saut et une touche pour interagir avec le décor. Et pourtant cette simplicité va vite être mise au service d'énigmes vicieuses à résoudre et de pièges retors à éviter. Car oui le principe du jeu est tout de même d'avancer dans les niveaux, la progression se faisant à la manière d'un Try&Die. Et c'est là un autre élément rendant le jeu oppressant et glauque, voir malsain, c'est que si vous n'évitez pas le piège ou ne trouvez pas la bonne solution à une énigme, vous mourrez ! Pas d'inquiétude, vous reprendrez au dernier checkpoint (qui sont très bien placés). Jusque là rien d'anormal me direz-vous, sauf que la mort du personnage est d'une rare violence. Cependant, aucune goutte de sang, aucune explosion gigantesque dispersant le héros, un simple gémissement et la vie quittant son corps. Simplement écrit, vous pensez en lisant ces lignes que j'exagère, mais lorsque vous marcherez sur un piège à loup pour la première fois, vous comprendrez de quoi je parle. En matière de mort, les développeurs se sont lâchés, on a de tout : électrocution, noyade, chute mortelle...Et le fait que l'on contrôle un petit garçon n'enlève rien au malaise.

braid gameplay

Avec Braid, on ajoute quelques subtilités, tout en restant simple. En plus des fonctions basiques de déplacements et de sauts, le héros peut remonter le temps. Au début, cela vous est présenté comme permettant d'échapper à la mort. Ainsi, à la manière d'un Prince of Persia, dès que vous êtes touchés par un ennemi et que vous mourez, vous n'avez qu'à appuyer sur la touche assignée pour revenir en arrière et ainsi vous venger du monstre qui a osé s'attaquer à vous (la musique est aussi passée à l'envers, petit détail appréciable). Commençant avec des énigmes assez basiques censées vous apprendre à vous servir du voyage dans le temps, les niveaux vont se complexifier, chacun avec une variante de la maîtrise du temps : création d'un double, zones où le temps est plus lent...Si bien qu'on se retrouve au début avec des tableaux assez petits, dont on a rapidement fait le tour afin de résoudre l'énigme, pour rapidement parcourir de long en large des tableaux immenses dans lesquels de nombreux allers et retours seront nécessaires afin de réussir à passer.

 

Maintenant que vous savez ce qui crée l'ambiance si particulière de ces jeux, voyons à présent ce qu'elle apporte, pourquoi elle est là, quelle cause elle défend ! Vous l'aurez compris, nous nous plongeons maintenant dans le scénario. Et alors là attention car on touche à un sujet sensible pour ces 2 jeux, le scénario qui n'est qu'un reflet du gameplay (ou inversement). Chez l'un il reflète sa simplicité. Chez l'autre il semble simple au départ pour finalement se complexifier.


limbo scénarioDans Limbo, le problème sera vite réglé, il n'y a pas de scénario. Vous vous dîtes sûrement : « pas de musique, pas de couleurs, pas de scénar', ils foutent quoi les développeurs ? ». Et vous avez raison, car dès les premières minutes de jeu on est déconcerté par cette absence de tous les éléments classiques qui composent un jeu plus traditionnel. Dans certains jeux le scénario est quasi-inexistant, et donc on exagère en disant qu'il n y en a pas, ici l'expression prend tout son sens. On ne sait rien, on n'apprend rien et c'est ce qui nous inquiète. Qui est-on ? Où est-on ? Pourquoi notre personnage se réveille-t-il au milieu d'un marais ? Quel est notre but ? Inutile de vous poser ces questions qui resteront (presque) sans réponse. Et ce n'est pas la fin qui viendra vous «éclairer». Ainsi, en y arrivant, on ne sait pas si c'est vraiment le cas, si on a accompli notre objectif (si il y en avait un). En ayant terminé le jeu, on se retrouvera tout compte fait comme au début de l'aventure, perdu.

braid scénario

 

Avec Braid, le scénario est aussi troublant que Limbo (qui pourtant n'en a pas). Confus ? Je m'explique : vous incarnez Tim, un jeune homme voulant sauver sa dulcinée, alors je vous vois venir, oui c'est un cliché et non ça ne respire pas l'originalité. Halte-là manant ! Si au premier abord l'histoire te semble dénué d'intérêt, assieds-toi et lis ces lignes attentivement. Au début, l'histoire est basique, voir inintéressante et on aura plutôt tendance à se focaliser sur le gameplay, pourtant au fur et à mesure des niveaux, on découvrira l'histoire, racontée par des livres (une histoire racontée par des livres...Captain Obvious was here) et on se rendra compte qu'elle est plus complexe qu'elle n'en avait l'air au départ. On nous conte ici la vie d'un couple assez banal, même si quelques éléments permettront aux joueurs attentifs, en lisant les livres, de voir que quelque chose cloche, qui n'est pas normal. Et ce n'est qu'avec la fin du jeu que tout est révélé, que tout est compris...enfin presque. Car le développeur a tout de même réussi à pondre un scénario assez torturé pour qu'un autre niveau de lecture apparaisse et que certains expliquent que le jeu raconterait la création de la bombe atomique.

 

Pour conclure, Braid et Limbo sont 2 jeux très réussis. Ils sont à ranger dans la catégorie des expériences vidéo-ludiques car ils vous feront découvrir un univers particulier et laisseront une trace indélébile dans votre esprit. L'ambiance sombre et angoissante de Limbo vous transportera dans un monde que vous serez sans doute soulagé de quitter, cette courte aventure êtant sûrement l'une des plus étranges qu'il vous sera donnée de vivre. Braid est un peu plus profond avec son univers poétique qui vous fera réfléchir aux différents indices laissés par le développeur (j'ai bien dit LE, donc on respecte et on apprécie) afin d'interpréter le jeu et son histoire car tout a un sens, rien n'est laissé au hasard.

Attention, en tant qu’OVNI, ces jeux ne plairont pas à tout le monde, et c'est compréhensible, car leur univers est tellement particulier qu'une certaine ouverture d'esprit est nécessaire. Si vous ne jouez qu'à des grosses productions d'Activision et autres EA, il est fort probable que vous ne jouiez que quelques minutes avant de tout arrêter. En revanche si vous êtes amateurs de nouvelles sensations, de mondes poétiques et de douce rêverie, je ne peux que vous les recommander tous les 2.

S'il ne devait en rester qu'un, pour moi, ça serait Braid. Déjà pour le soin apporté aux graphismes (ça c'est un jeu qui est vraiment BEAU, pas en raison du nombre de pixels à l'écran mais du sens artistique), mais aussi et surtout pour l'histoire et la manière dont elle est racontée : de manière classique par l'intermédiaire de textes, mais aussi par les différents gameplays qui font tous référence à une sensation, une émotion, un passage de l'histoire (la base : remonter dans le temps signifiant les regrets, je vous laisse interpréter les autres). Le scénario de Braid est donc aussi important que son gameplay qui comblera les amateurs de réflexion (car les phases de plate-formes sont plus une formalité).

Au passage, Limbo a aussi ses qualités qui en font un jeu tout à fait recommandable, comme par exemple son gameplay simple mais donnant lieu à des séquences de plate-formes nécessitant de la précision et des énigmes qui vous feront pester contre votre écran. Le meilleur restant tout de même la mort malsaine du personnage, vous faisant ressentir une sensation de mal-être qui ne vous quittera qu'à la fin du jeu.

 

 

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